Le centenaire de la collection de la bibliothèque de l’École des beaux-arts de Montréal : parcours de la valorisation des trésors hérités à l’UQAM

L’École des beaux-arts de Montréal est la première institution québécoise qui a donné accès à l’enseignement des pratiques artistiques pour la population francophone. Elle a été fondée en 1922 par Athanase David, secrétaire d’état sous le Gouvernement Taschereau. Giraldeau (1995, p.38) en parle comme étant «…la plus significative des institutions d’enseignement artistique francophone au Canada : l’EBAM…». L’EBAM a été fermée en 1969 d’une part, suite à plusieurs grèves étudiantes et d’autre part, dues à des revendications du corps enseignant. La section Arts plastiques et Enseignement des arts a été greffée à la nouvelle université réclamée par les francophones lors de la Révolution tranquille, l’UQAM.

La Bibliothèque des arts de l’UQAM, ouverte en 1969 à la fondation de l’UQAM, a hérité de la collection de la bibliothèque de l’EBAM. C’est une collection particulière pour le Québec, car peu de bibliothèques historiques existent sur notre territoire qui ont collectionné des documents portant seulement sur le sujet des arts et des pratiques artistiques. Autre raison qui en fait une collection d’art unique est que ses bibliothécaires avaient comme critère de sélection la langue française en priorité (comparativement aux autres bibliothèques d’art en Amérique du Nord). Cela en fait une collection patrimoniale. En 2022, elle a fêté son centenaire.

Cinq types de documents ont été accueillis dans les collections de la Bibliothèque des arts de l’UQAM :

– Livre d’arts (catalogues d’art, monographies sur les arts et les artistes, éditions rares et numérotés)
– Affiches
– Dossiers documentaires
– Diapositives sur verre
– Périodiques

Trois défis se posent pour la mise en valeur de cette collection :

1- Planifier la reconstitution de la collection parce qu’elle a été disséminée à travers plusieurs localisations différentes à travers les décennies
2- Prévoir son accès aux personnes usagère dans une période de réaménagement du Service des bibliothèques de l’UQAM
3- Faire rayonner la collection dans un contexte de restriction budgétaire.

Chacun de ces défis exigent des ressources humaines, financières et matérielles pour que la collection de l’EBAM soit connue du public et deviennent une fierté québécoise. Ces collections uniques et rares prennent une importance majeure aujourd’hui pour les bibliothèques universitaires qui les possèdent, car elles permettent d’obtenir une couleur locale en vue de se différencier les unes des autres dans le contexte de l’acquisition massif de bouquets des grands éditeurs scientifiques

Cette conférence est offerte dans le cadre du bloc thématique Mise en valeur des collections

Conférencier·ères

Marie-Christine Beaudry
CPI 2023 - Jeudi 9 novembre - 14:00, Salon OCLC